"Mangez-moi" D'Agnes Desarthe

Myriam veut ouvrir un restaurant, mais pas n’importe lequel. Elle veut un endroit où les gens se sentiront « chez eux », où la nourriture serait basique et originale à la fois. D’où l’idée d’appeler son restaurant « Chez moi ». Mais les ennuis commencent… Éviter la faillite, faire de la publicité, gérer la nourriture, les factures… Myriam est vite dépassée mais elle doit s’accrocher car ce restaurant, c’est aussi sa maison… Qui est cette femme d’une quarantaine d’années ? D’où vient-elle ? Quel est son parcours qui semble si chaotique ? On apprendra au fil des pages qu’elle a été bannie de chez elle pour une faute inavouable, laissant un fils dont elle n’a plus aucune nouvelle. Qu’a-t-elle fait pour devoir se couper de sa famille, de ses amis ?
Ce livre raconte non seulement le quotidien de la restauration, avec ses clients, ses habitués, ses « anges » tombés du ciel au bon moment, mais aussi la vie d’une femme ballottée par la vie, pas tout à fait adulte dans sa tête, et qui ne cherche qu’à éviter le temps… Pour que le passé douloureux s’efface et laisse place à un meilleur avenir…

Pour le plaisir, quelques petits extraits...

« Trop petite, ou trop grande, ma vie se disproportionne et je ne suis jamais à la mesure de ce que j’entreprends. »

(pages 242-243)

« Je suis une femme dangereuse. Je suis une femme méchante. La plus grande fouteuse de merde que la terre ait jamais portée. »

(page 252)

« -L’amour ne s’arrête jamais. Il se transforme, mais il ne s’arrête pas.
-En quoi se transforme-t-il ?
-En tout, en n’importe quoi. En haine, très souvent ? En froideur. En amitié… »

(page 261)

« La haine qu’on éprouve pour une personne que l’on a aimée n’a rien en commun avec les autres haines. Elle est nourrie de l’amour ancien »

(page 262)

« Le bonheur de l’homme n’a rien à voir avec sa survie. Il est ailleurs. A cause de la conscience, à cause de l’espoir, à cause de l’infinité des possibles. »

(page 289)