"Je pars.. je ne reviendrais jamais..."

Indochine

Halle Tony Garnier

Lyon

Jeudi 8 mars 2007

Dès 17h, l'excitation pointe le bout de son nez. Le stress aussi. Pour tromper les heures qui me narguent, je range, chose oh combien inhabituelle pour quiconque me connait... Et pourtant..

18h, je ferme la bib vite fait, et je roule en direction de Lyon. Un accident et son cher ami le bouchon me vaudront un quart d'heure de retard. Enfin, la Halle est en vue.  Anais est déjà à l'intérieur. Après avoir explosé le record  pour trouver une place pas loin, je me dirige vers la halle et son immeeeense file d'attente. Moins immense qu'en novembre tout de même. Mais tout aussi lente. Une demie heure plus tard, me voici enfin dans la halle. Oh chance, j'arrive à me glisser à côté de Ninis et de Clo, son ancienne compagne de BTS. 4eme rang devant Oli... j'hallucine. Les fans sont gentils et me laissent passer.

Une parenthèse sur Anais quand même.

Cela fait un an qu'on se connait toutes les deux. Un an moins 10 jours à peu près. La première fois, c'était au concert de Chalon sur Saone, celui décidé sur un coup de tete à 3h de l'apres midi, sur msn, avec d'autres indochinois. J'ai bien fait. j'y ai rencontré une fille adorable, sincère, attachante, douce et fo-folle :D Toujours là pour m'écouter, pour me réveiller et me foutre des claques quand je déconne... Ma Ninis quoi ^^ 

Baptême indochinois pour Clo (toute aussi fofolle et adorable que Ninis...). Et qui commence très bien : elle a réussi son concours. Je sais, vous vous en foutez, mais pas moi! :P Donc bravo miss ;).

Reprenons.

19H45, Pravda entre en scène. Une fille, un gars, une basse, une guitare, un ordi et un clavier. Minimaliste les intrus... Mais efficace. Des textes en français et en anglais, une musique rock lorgnant vers l'electro... et une demoiselle androgyne qui aime s'arracher...  dans tous les sens du terme lol. Ou comment le scotch peut remplacer un t-shirt... Une bonne première partie en somme.

20H45. Des "tic-tac" bordéliques se font entendre. Le slumières s'estompent... et la fille au tambour apparait sur le grand rideau noir, accompagnée de 6 autres clones, frappant au rythme de la batterie de Mister Shoes sur l'intro de Dunkerque.Puis la libération : le rideau noir tombe enfin, laissant apparaitre le groupe sur scène, voilé d'un rideau blanc quasi transparnt, où sont projetées des animations, qui durereront jusqu'au milieu du morceau suivant, "Ceremonia".

Dès le départ, je suis "dedans". Ce serait mentir que de dire que je n'ai pas pris du plaisir en les revoyant. L'énergie que le groupe renvoie touche forcément. Mais je ne pensais pas avoir de nouveau ce sourire béat sur le visage en les revoyant...

La set-list ne diffère pas trop des 7 derniers concerts que j'ai fait lors de cette tournée... J'ai du mal à respirer, ça pousse pas mal, je perd Ninis et Clo, elles reculent tandis que je lutte pour garder ma place au 3eme rang.

Les titres s'enchainent. Le groupe s'en donne à coeur joie. Nicola déconne, tous ont le sourire, je ne les ai jamais vus comme ça, il n'y a pas de retenue ce soir... ça fait plaisir à voir...

Arrive "Sweet Dreams".. Je pensais qu'ils joueraient "Starlight", mais non.. Tant pis... Elle est très jolie quand même... Mais un certain "bourdon" se fait entendre... Annonciateur de mon "double"...

Le bras en arrière, je cherche la main de Ninis, que je serre fort. Le bourdon dure une éternité... Viennent enfin les première notes de guitares, sombres, depressives, résonnant d'une noirceur connue. "June" et son mal-être entre en scène. Peu de larmes cette fois-ci... Je ne veux pas la laisser gagner cette fois-ci. Mais la douleur est toujours là, accompagnée de souvenirs que je préfererais oublier...

Le refrain et ses paroles me déchirent comme avant, et rouvrent des plaies que je tente de recoudre et de faire cicatriser pourtant depuis longtemps... Et me font me rendre compte qu'en fait, June fera toujours partie de moi, quelque part...

Je n'ai pas trop de souvenirs du reste du concert. Bonne session acoustique, bourrages, sourires, joie, mal... Des émotions mêlées, c'est ce que je retiens.

La fin arrive avec l'"Aventurier". Ultime bourrage, ultime bataille pour voir la scène sans se manger des cheveux ou des bras en pleine poire et pour pouvoir emmener quelques derniers souvenirs.

Puis vient le rappel pour "Tallula". Nicola fait monter des gens sur scène, comme d'habitude. Je suis à deux doigts de monter, mais seules les deux filles devant moi le peuvent. Je me fais refouler. Deux personnes seulement de chaque côté. Tant pis... Je lève les yeux... Tu es là. Tu es remonté, comme à Colmar. Je te vois gêné, intimidé d'être monté.

Et ne regardant à aucun moment dans ma direction.

Pourtant je suis contente pour toi... Je te souris mais tu ne me vois pas. Bizarrement, je ne suis pas jalouse, je n'ai pas de rancune. Juste un peu de tristesse... Alors je remballe mes sourires.

Je n'aime pas trop cette chanson... Pas génial de finir un concert par une berceuse. Je préfère les fins en apothéose. Tant pis.

Le groupe n'en finit plus de saluer. Finalement, Nicola revient, seul à la guitare, pour interpréter "Un signe en hiver". C'est très rare d'avoir droit à ce titre à la fin... Sans m'en rendre compte, des larmes pointent le bout de leur nez. Je tente de les refouler, mais à bout de force, je les laisse couler. M'en fout.

Je sais que ce sera mon dernier concert d'Indochine.

Même si ce concert fut très réussi.

C'est un bon groupe, à voir vraiment sur scène...  Mais je ne suis plus "dans le trip". Alors, bye bye Bercy le 19 mai.

Je tourne une page. Fin d'une histoire qui aura duré 4 ans. Fin d'une autre histoire aussi... je veux m'en détacher et ne plus revivre dans le passé. Peut être qu'un jour mes pas me feront recroiser le chemin d'un des concerts du groupe...  On ne sait jamais.

Ce fut une belle route que celle d'Indochine, semée de rencontres formidables, de souvenirs éclatants, d'un amour fort, d'un regard qui me suivra toujours même si je tente de l'oublier, d'attentes, de rires, de pleurs... et d'étoiles.

A présent, je prend une autre route.

D'autres artistes sont à voir et à soutenir sur scène, d'autres rencontres et découvertes m'attendent...

Mais quand même...

Merci Indo.

Luna.