Indochine au théâtre Mogador le 30/03/2006

Indochine

Paris, Mogador

Le 30 mars 2006

Après un petit passage à la Tour Eiffel et à l’hôtel, nous arrivons vers 16h30 devant Mogador avec Cléa, où une centaine de personnes se réchauffent comme elles peuvent sous la pluie. On retrouve Sweetbaby, une indo-lyonnaise qui attend depuis le matin ; au moins, elle sera bien placée! Nous avons des places balcon, mais Cléa parvient à l'échanger contre une place orchestre. Je préfère aller en balcon, car d'après ce que j'ai lu sur le forum, en fosse c'est quasi irrespirable, et puis j'ai fait 3 dates en 1 semaine devant, ou au deuxième rang, alors je laisse ma place à d'autres...

Un petit passage à l'Indo studio vers 18h30, je remet mon petit lapin "Ladyboy" en peluche à Fabien, vu que je en sais pas si je pourrais rester attendre le groupe à la sortie... Quel type sympa ce Fabien...

19h et quelques, les portes s'ouvrent, je me dirige vers le balcon doucement, appréciant le hall d'entrée majestueux. Y'a pas à dire, la suite du décor s'annonce bien... Après avoir gravit je-ne-sais-combien de marches d'escaliers, j'arrive enfin en haut, on m'indique ma place, tout en bas du côté droit. Mais là, stupéfaction quand même : le décor est grandiose, le dôme est magnifique, tout comme les colonnades et le fronton... Le tout impressionne vraiment... Soulagement : malgré le fait d'être tout en haut, je suis assez proche de la scène; à ce moment là, nous ne sommes qu'une dizaine à être déjà en place. Tout en accrochant ma banderole tant bien que mal à la barrière, je vois la foule qui commence à se serrer dans la petite fosse. La salle se remplit peu à peu, tout le monde lève la tête et reste bouche bée devant le décor du théâtre ; c'est sûr, Indochine a gâté son public...

19h50, Sold Out entre en scène. Le duo bruxellois fait encore une fois ses preuves, comme à Grenoble, même si leur style de musique est en total décalage avec le décor de la salle...  Mais la salle s'impatiente, et dès la fin de leur set, les "Indochine! clap clap clap"  n'en finissent plus de retentir... Je descend vers la barrière, pour être derrière la banderole, mais là, un vigile me dit de retourner à ma place, parce que la barrière ne tiens pas...  J’essaye de parlementer, mais le gars ne veut rien entendre, le ton commence à monter, un autre vigile me regarde d'un sale oeil... Je me calme donc, ne voulant pas me faire refouler et ne pas assister au concert. Mais de ma place, je ne vois pas l'écran, barré par les enceintes... Bon, refoulant la déception qui commence à poindre le bout de son nez, je reste quand même debout, ne pouvant m'asseoir vu le peu de place laissé pour les jambes une fois assis. Ah, tiens, une tête connue... Chantal Lauby arrive, et se place vers ma gauche. Les techniciens s'affairent, préparent la scène, et le fameux rideau noir est mis en place...

20h45, certains reconnaissent la chanson d'Arcade Fire, laissant présager les "tic-tac" de "La Promesse" ; la tension monte de plus en plus... Enfin, l'intro de "Dunkerque" se fait entendre, sous les hurlements impatients de la foule. Le personnage projeté sur le rideau frappe en cadence avec la batterie de Mister Shoes. Le rideau tombe enfin avec les premières envolées de guitare, mettant fin au suspens... Tout le monde saute, certains brandissant des cartons distribués dans la file d’attente, où est inscrit un « LA » pour le refrain. Je repère sur les visages un sourire jusqu'aux oreilles ; et même si nous ne somme qu’au balcon, plus des 3/4 des gens se sont levés... C'est la magie des concerts d'Indochine... Mais alors que l'on rentre dans la magie du monde cauchemardo-féérique d'Alice&June avec "Les portes du soir", un gars derrière moi me dit de m'asseoir parce qu'il ne voit rien. Mais de toute façon la plupart des gens sont debout, et un concert d'Indochine, ça ne se vit pas assis! Nan mais... Il n'insiste pas plus, je le verrais même se lever après…

Tandis que la magie opère, les titres s'enchaînent, avec un "Alice&June" décidément bien taillé pour le live, suivi de "Marilyn" , "Adora" et "Punker"; ici, petite différence de set list, car à Grenoble, Saint Etienne et Châlon, il me semble que "Marilyn" et "Punker" étaient enchaînées, ce qui nous laissait hors d'haleine, il faut bien l'avouer. S'en suivent "Gang Bang" et "LadyBoy", où tout le monde joue le jeu et brandit son ballon, y compris dans le balcon! Même si ce remerciement se déroule pour le troisième soir, le groupe est toujours touché, et ça fait plaisir de voir que l'info ait si bien circulé de fan en fan, et de soir en soir. Le rythme se calme, "J'ai demandé à la lune" se pose, et les écrans de portables s'allument pour faire partager ce moment de douceur un peu partout en France... et même plus loin… A la fin de la chanson, alors que le public devient l'interprète principal de la chanson et que les lumières s'allument un peu plus pour faire apparaître les gens, Nicola lève les yeux et voit ma banderole... Les 5 heures de travail sur celle-ci la veille sont récompensés... La douceur continue, avec "Morphine" et "Le grand secret". Pour la suite, désolée mais je ne me souviens plus vraiment de l'ordre, aspirée par la magie indochinoise. Je me souviens de "June" et des larmes qui commencent à monter... D'un "Trois nuits par semaine" qui m'a laissée hors d'haleine, d'un medley regroupant d'anciens titres que je commencent à connaître au bout de 4 concerts en 17 jours ... Le set acoustique permet de reprendre notre souffle, tandis que des portables s'allument encore... L'émotion est au rendez-vous, surtout sur "Justine" et "Juste toi et moi", émotion que je fais partager à un ami à Grenoble qui se reconnaîtra... Vient aussi le moment de la surprise… La venue de Didier des Wampas pour le duo sur « Harry Poppers » a été une rencontre des plus…orgasmiques, dans tous les sens du terme ! La manière avec laquelle il s’approprie le public et la scène est tout a fait déconcertante… Mais aussi attachante. Ce bonhomme saute de partout, essaye de slamer, et pour finir simule un acte sexuel avec Nicola, amusé comme le public par le charisme et la simplicité de Didier le roi. UN dernier petit tour dans la foule, et le punk repart… C’est alors que l'intro de "Punishment park" se fait entendre ; là je ne tiens plus, je file à la barrière me positionner derrière ma banderole ; la fin du concert approchant, le vigile ne me dit rien (en plus quelqu'un était aussi dans les escaliers durant le concert...). Moment de reconnaissance pour ceux et celles qui ont posé et se sont faits filmés, moi je suis comme une dingue derrière ma banderole, Boris et Marc le remarque et me font signe... Je suis aux anges... Des spots descendent petit à petit, illuminant la salle, en même temps que l'intro de"L'Aventurier". Ultime regard de Nico sur la banderole au début du morceau, où le groupe et le public se donnent à fond une dernière fois...

Les indoboys saluent, des pancartes "Merci" s'agitent, le groupe se retire, mais revient une pour la berceuse "Talulla"; l'atterrissage se fait donc en douceur... Le groupe semble ne pas vouloir quitter la scène, et signe des autographes aux fans du premier rang. Nico est le dernier à partir, contemplant une dernière fois ce public qui s'est donné cœur et âme pour le groupe...

Les lumières se rallument, du dur de redescendre sur terre... Je retrouve Sweet baby, Justine2, Coin Coin, Miss Lune, Camite, Cassiopée et Cléa, qui me présente la fameuse cacaouete2 :coucou:, des étoiles dans les yeux et des sourires jusqu'aux oreilles...

Mais on en veut encore du rêve, et puisque nous ne sommes pas pressées, nous attendons à la sortie des artistes pour avoir peut être la chance d’apercevoir les indoboys. Le goût d’inachevé que je gardais après les avoir manqués à Grenoble, Saint Etienne et Chalon sur Saône va disparaître cette nuit là… Après une petite heure d’attente, ils commencent à sortir, épuisés mais apparemment heureux de leur show. Je peux alors enfin leur dire merci pour tout le bien qu’ils nous font et pour cet amour qu’ils nous font passer en concert… Les indoboys sont adorables, patients, et se prêtent gentiment aux dédicaces et aux photos. Le nouveau pianiste, Matu, n’en revient pas de toutes ces marques d’affection et de ces compliments. Et pourtant, il les méritent tout autant que les autres membres du groupe…

Puis les indoboys rentrent à l’hôtel, nous faisant signe une dernière fois depuis leur voiture, et nous repartons tant bien que mal vers l’hôtel, tant les étoiles tourbillonnent dans nos yeux et les sourires restent scotchés sur nos visages. Et c’est en chantant « June » que nous nous retrouvons dans notre chambre, à l’inspiration « Alice&June », pour fermer les yeux et retrouver d’autres rêves étoilés…

Que de bonheur lors de cette soirée... Mogador a réalisé mon rêve étoilé...

Alors MERCI Indochine, merci à Fabien, merci aux indofans, et merci ma chère Laure pour ce voyage à Paris... 

Le temps va me sembler long jusqu'au 13 octobre à Clermont... A moins que je ne puisse venir aux festivals d’été… Mais coûte que coûte, je serais là, pour replonger encore une fois dans un monde moins pervers que celui où nous vivons, brandissant une banderole disant :